Comme tout le monde, je suppose, j’ai grandis en pensant que j’allais avoir une vie extraordinaire. Ouais, rien que ça. Je n’ai jamais pensé être quelqu’un de particulièrement brillant mais… je ne sais pas l’expliquer, j’ai toujours cru qu’un jour mon existence prendrait un virage à 180°.
Lorsque je fermais les yeux et que je m’imaginais dans 15 ans, je me voyais gagner ma vie grâce à un poste à responsabilité, de préférence avec des missions internationales…
J’ai peut être jamais porté un tailleur mais, dans ma tête, je peux vous dire que j’étais le stéréotype absolu de la working girl. Du style chignon impeccable et mallette en cuir sous le bras… Je me voyais aussi grande et mince mais, malheureusement, Dame Nature a rendu cet objectif là compliqué à remplir… 1m60 je fais et je ferai. RIP mes jambes de rêves. Quand au diamètre de mon fessier… Disons que je ne sens pas mes os quand je m’assois.
Revenons à cette vie extraordinaire qui était censée n’attendre que moi. Il y a quelque temps, j’ai bien dû me rendre à l’évidence : le taux de progression de mon rêve est actuellement de 0%. Ouais, ça fait pas lourd. Pour tout dire, je stagne grave. Plus immobile que les eaux du marias Poitevin, moins rapide qu’une tortue paraplégique : je ne vais nulle part.
A c moment là, j’ai réalisé qu’il était possible, qu’arrivée à la fin de ma vie, je me retourne et que je ne trouve pas de motif de fierté. Une vie qui n’est allée nulle part. Rien qui m’ait vraiment fait vibrer. Rien dont je sois vraiment fière. Et ça, ça me fait vraiment peur : ne pas avoir ajouté de sens à ma vie.
Je ne vais pas mentir : c’était une claque. J’ai reconsidéré mon joli rêve, je l’ai retourné dans tous les sens, je me suis demandée POURQUOI, je n’y arrivais pas. J’ai 32 ans déjà : il est où mon attaché case, mon chignon banane et mon planning surbooké ??
Et, brusquement, j’ai pris conscience d’une chose. Une chose que je savais déjà, au fond de moi, mais que je n’vais jamais vraiment REALISEE. Que je n’avais pas ressentie à l’intérieur physiquement, comme un frisson, un grand coup de froid.
Les gens qui réussissent N’AGISSENT PAS COMME MOI.
Ils se donnent. Ils sont volontaires, impliqués ; ils ne cherchent pas la facilité. Sous cet éclairage là, c’est normal que je n’arrive à rien. Et c’est entièrement MA FAUTE parce que je ne me donne pas les moyens. Je n’engage pas particulièrement d’énergie pour atteindre mon but. C’est fou comme c’est libérateur d’arrêter de se victimiser. D’arrêter de se lamenter parce que le grand complot de la vie nous fait rester médiocre.
Quand on se rend compte que ce manque de réussite découle directement de son comportement, c’est dur mais, surtout, on reprend le pouvoir. Et ça, je l’ai senti au plus profond de moi : je peux devenir quelqu’un qui réussi. Ça ne dépend que de moi. C’est à moi de m’investir, à moi de m’engager, à moi d’avancer, à moi de me discipliner.
Grâce à cette prise de conscience, j’ai pu identifier le 2 ème souci, le problème fondamental : mon rêve ne me motive pas. Ce n’est pas moi cette superwoman des affaires très lisse, très bien coifée, très affairée. Et c’est pour ça que ce rêve ne se transforme pas en véritable objectif : parc que je n’ai pas VRAMENT envie de me lever tous les matins pour devenir une business woman. C’est une rêve « tout prêt » : mélange de croyances sociales, de projections filiales (la busines woman aurait beaucoup plu à ma mère) et de cinéma hollywoodien.
Bref je me suis plantée de rêve. Mais c’est pas grave, ça me donne l’occasion de bosser sur que je veux VRAIMENT. Ce qui me fait vibrer dans cet endroit, au plus profond de moi, où je suis réellement moi.