Je me suis plantée de Rêve

Comme tout le monde, je suppose, j’ai grandis en pensant que j’allais avoir une vie extraordinaire. Ouais, rien que ça. Je n’ai jamais pensé être quelqu’un de particulièrement brillant mais… je ne sais pas l’expliquer, j’ai toujours cru qu’un jour mon existence prendrait un virage à 180°.

Lorsque je fermais les yeux et que je m’imaginais dans 15 ans, je me voyais gagner ma vie grâce à un poste à responsabilité, de préférence avec des missions internationales…

J’ai peut être jamais porté un tailleur mais, dans ma tête, je peux vous dire que j’étais le stéréotype absolu de la working girl. Du style chignon impeccable et mallette en cuir sous le bras… Je me voyais aussi grande et mince mais, malheureusement, Dame Nature a rendu cet objectif là compliqué à remplir… 1m60 je fais et je ferai. RIP mes jambes de rêves. Quand au diamètre de mon fessier… Disons que je ne sens pas mes os quand je m’assois.

Revenons à cette vie extraordinaire qui était censée n’attendre que moi. Il y a quelque temps, j’ai bien dû me rendre à l’évidence : le taux de progression de mon rêve est actuellement de 0%. Ouais, ça fait pas lourd. Pour tout dire, je stagne grave. Plus immobile que les eaux du marias Poitevin, moins rapide qu’une tortue paraplégique : je ne vais nulle part.

A c moment là, j’ai réalisé qu’il était possible, qu’arrivée à la fin de ma vie, je me retourne et que je ne trouve pas de motif de fierté. Une vie qui n’est allée nulle part. Rien qui m’ait vraiment fait vibrer. Rien dont je sois vraiment fière. Et ça, ça me fait vraiment peur : ne pas avoir ajouté de sens à ma vie.

Je ne vais pas mentir : c’était une claque. J’ai reconsidéré mon joli rêve, je l’ai retourné dans tous les sens, je me suis demandée POURQUOI, je n’y arrivais pas. J’ai 32 ans déjà : il est où mon attaché case, mon chignon banane et mon planning surbooké ??

Et, brusquement, j’ai pris conscience d’une chose. Une chose que je savais déjà, au fond de moi, mais que je n’vais jamais vraiment REALISEE. Que je n’avais pas ressentie à l’intérieur physiquement, comme un frisson, un grand coup de froid.

Les gens qui réussissent N’AGISSENT PAS COMME MOI.

Ils se donnent. Ils sont volontaires, impliqués ; ils ne cherchent pas la facilité. Sous cet éclairage là, c’est normal que je n’arrive à rien. Et c’est entièrement MA FAUTE parce que je ne me donne pas les moyens. Je n’engage pas particulièrement d’énergie pour atteindre mon but. C’est fou comme c’est libérateur d’arrêter de se victimiser. D’arrêter de se lamenter parce que le grand complot de la vie nous fait rester médiocre.

Quand on se rend compte que ce manque de réussite découle directement de son comportement, c’est dur mais, surtout, on reprend le pouvoir. Et ça, je l’ai senti au plus profond de moi : je peux devenir quelqu’un qui réussi. Ça ne dépend que de moi. C’est à moi de m’investir, à moi de m’engager, à moi d’avancer, à moi de me discipliner.

Grâce à cette prise de conscience, j’ai pu identifier le 2 ème souci, le problème fondamental : mon rêve ne me motive pas. Ce n’est pas moi cette superwoman des affaires très lisse, très bien coifée, très affairée. Et c’est pour ça que ce rêve ne se transforme pas en véritable objectif : parc que je n’ai pas VRAMENT envie de me lever tous les matins pour devenir une business woman. C’est une rêve « tout prêt » : mélange de croyances sociales, de projections filiales (la busines woman aurait beaucoup plu à ma mère) et de cinéma hollywoodien.

Bref je me suis plantée de rêve. Mais c’est pas grave, ça me donne l’occasion de bosser sur que je veux VRAIMENT. Ce qui me fait vibrer dans cet endroit, au plus profond de moi, où je suis réellement moi.

Pour être moi, j’écris.

Je pourrais me la jouer grande blogueuse, celle que les foules attendent comme le Messie après 2 jours de retard de publication. Je pourrais imaginer toute la blogosphère scandant mon nom et les projecteurs braqués sur moi… Ouais ce serait sympa.

Mais, en vrai, personne ne m’attend. Je crois que, la seule personne qui attendait que je me remette à écrire, c’est moi. 

J’ai toujours écrit. Dans tous mes souvenirs, il y a un texte, un cahier, un blog… J’ai toujours écrit comme j’ai toujours lu, naturellement. Prendre un cahier et faire glisser des phrases. Ne pas se poser de questions, juste les aligner.

Mais je me rends compte que, curieusement, ça a toujours été plus simple d’écrire quand je ne vais pas bien. Quand je passe de longs moments dans l’apnée de l’introspection (c’est le Grand Bleu dans ma tête, j’explore les abysses)  mon stylo est mon meilleur pote. Dès que je vais mieux, je le délaisse… C’est un stylo doudou en fait. L’écriture me berce et me rassure.

Du coup, j’étais heureuse et je n’ai pas écrit. J’ai avancé sur les préparatifs de notre mariage, on a trouvé une maison à acheter, on est parti en voyage en Croatie… Et rien, pas une ligne. Pourtant, ça aurait été intéressant de partager tout ça.

Et puis, il y a peu de temps, j’ai compris que ne pas écrire m’éloigne de qui je suis. Que les mots feront parti de mon futur comme ils ont été là dans le passé. Que ce que je deviendrai passera par les phrases que j’alignerai.

Alors je vais écrire. Pour les autres, pour le net, pour des blogs collaboratifs ou pour le mien. Mais surtout je vais écrire pour moi.

L’Enfer c’est les Autres… enfin c’est surtout mon Mec

Note de l’auteur (oui c’est moi. Je parle de moi à la 3ème personne, c’est pas bon signe) : cet article n’est pas drôle et il fait passer mon Fiancé Grognon pour un gros mufle. A ma décharge on vient de se disputer et il est en train de tirer la gueule dans le salon, le cul sur le canapé…. D’ailleurs je me demande pourquoi c’est toujours lui qui a la garde de la télé et du canap en cas de disputes….

Bon qu’on soit clair dès le début, mon fiancé Grognon je l’aime. Genre vraiment beaucoup. A peu près autant que j’ai envie de le tuer.

Sérieusement vous croyez que si vous décidez de vous marier vous allez passer 1 an de préparatifs en mode bisounours à vous dire que vous allez vous unir à l’homme le plus merveilleux du monde ??? Navrée mais pas du tout du tout du tout (ouais ça fait un paquet de « du tout »).

Bien sûr il y aura des moments en mode paillettes, licornes et surexcitation amoureuse. Mais la plupart du temps votre homme ne sera pour rien dans ces moments là : ce sera plus lors des essayages de robes ou quand vous montrerez votre tableau Pinterest spécial déco à votre meilleure amie.

Non, en vrai, le mariage ça fait douter. Et ouais. C’est moche à dire mais si je l’avais lu sur un peu plus de blogs j’aurais vachement moins culpabilisé.

Etre une future mariée c’est regarder son fiancé un jour sur deux en se demandant si VRAIMENT on va passer TOUTE sa vie avec ce mec là.

Ce mec qui ne range jamais rien, ne gère ni l’administratif, ni les courses ni le linge ni les comptes. Mais qui ne se prive pas de critiquer quand on oublie un truc. Ce mec qui nous dis de nous exprimer mais, dès qu’on se hasarde à avancer un ou deux « j’aime pas trop quand tu fais ça… » coupe toute communication pour la soirée sous prétexte « qu’on l’a gonflé ». Ouais gonfler le Fiancé Grognon est un crime de lèse-majesté : comme la plupart des spécimens masculins de l’humanité il est adorable tant qu’on est d’humeur charmante et qu’on le laisse faire tout ce qu’il veut…

Alors heureusement il y a plus de jours où je l’aime que de jours où je le regarde ne me demandant ce que je fous là. C’est pas plus mal sinon je serais en tôle pour meurtre depuis un moment. Mais des fois, clairementnt, son caractère pourri me sort par les trous de nez. J’ai envie de lui balancer ma main dans la figure et son linge sale par dessus. Mais comme je ne sais pas gérer ma colère je me mets à pleurer…. et lui me laisse chialer pendant qu’il regarde la télé…

Donc comme disait l’ami Sartre (même qu’il avait tout compris) : l’Enfer c’est les Autres… Mais quand tu vis en couple, c’est surtout ton mec !

4 conseils pour choisir les couleurs de son Mariage… avec humour

Si tu viens d’entrer dans le monde merveilleux de la future mariée, tu crois peut-être que tu es en train d’organiser une énorme fête de famille. Genre les 60 ans de Tata Roberte avec les mêmes protagonistes mais en plus classe.

Que nenni ma bonne demoiselle ! Le mariage 2017 ou 2018 (en 2016, j’sais pas j’étais pas fiancée et en 2019… sérieux, j’ai une tête de voyante ou quoi ?) c’est une entreprise. 

Après suivant ton budget et tes envies tu vas créer une TPE ou une multinationale, c’est toi qui vois. Mais les mariages d’aujourd’hui ils ont un code couleur, une charte graphique et même… un logo !

Ouais, à croire que sans le logo et tout le tralala tes invités ils risqueraient de ne pas se rendre compte si jamais ils se plantaient de mariage.
-« Dieu du Ciel Rosamund, nous ne sommes pas à la bonne réception, vous voyez bien que la décoration est fushia et non pas anis avec un logo filigrané comme sur les faire parts ! » (Perso, les seules fois où je me fie aux couleurs de l’emballage c’est pour être sûre de ne pas acheter du Coca SANS caféine) (franchement SANS caféine, le Coca c’est dégueu )

Donc autant te dire que le choix de tes couleurs, petite bride-to-be, il ne va falloir le foirer sous peine de te retrouver avec un mariage carrément pas compétitif sur le marché et jamais côté au CAC40 (comment ça, je pousse la comparaison un peu loin ?!?!)

Et crois moi, dit comme ça tu trouves peut-être tout ça ridicule (moi aussi je disais ça) mais à force de parcourir Pinterest et la weddingsphere tu VAS avoir envie de tout ça. Sauf si tu as une force de caractère à toute épreuve mais du coup tu n’es pas moi parce que moi, maintenant, je veux même un logo (et le Fiancé Grognon me prends pour une dingue).

Bref les couleurs de ton mariage c’est la base de TOUT. Non mais sérieux, à côté de ça ton futur mari, l’amour et l’engagement à vie c’est carrément anecdotique.

Et du coup la fameuse palette de couleurs de ton mariage-plus-beau-jour-de-ta-vie, comment tu la choisis ?

1/  Les Tendances du Moment tu étudieras

Bon je ne vais pas t’expliquer que Pinterest existe. Non parce que si tu es une future mariée et que tu ne le sais pas, tu as dû tomber dans une faille spacio-temporelle (et puis tu me fais peur, un peu). Tu vas donc sur Pinterest et tu tapes « wedding colors » ou « palette couleurs mariage ». Tu vas tomber sur ce type d’images :

mariage bordeau automne               mariage greenery

Et surtout tu remarqueras que les mêmes couleurs ressortent souvent. Bien sûr tu n’es pas obligée de suivre la tendance mais au moins tu sauras où te situer. Genre tu sauras que si tu rêves d’un mariage chocolat / turquoise ou chocolat / anis, tu es restée bloquée dans les années 90. Ce qui n’a rien de mal hein, c’est juste que risque de galérer à trouver des éléments de déco. Parce que ça sert à ça aussi d’étudier la tendance : évaluer la faisabilité du truc. En ce moment sortie du corail, du mint, de la toile de jute et de la dentelle, le choix est très vite limité….

2/ Que tu ne te marie Pas Seule tu te souviendras

Si ton rêve c’est un mariage sur le thème des licornes en fushia et argent, OK je respecte (mais ne m’invite pas, je risque de me marrer) (oui je suis une peste). Par contre essaie de demander à ton futur ce qu’il en pense. Ne lui demande pas s’il trouve ça joli : il te dira probablement oui pour que tu lui lâches la grappe. Ou parce qu’il se fout complètement de la couleur des serviettes. Par contre demande lui s’il se sentira à l’aise face à ses potes dans ce style de décor. Et là, normalement, tu devrais faire une croix sur le combo rose bonbon + animaux merveilleux + paillettes ou alors ton mec c’est Ken (….. je suis en train de me demander si le mariage thème Barbie ça existe)

3/ La Tête tu ne te prendras pas

Avoir des couleurs de mariage est sensé t’aider à mettre en place ta déco plus facilement, à te donner un fil conducteur. Mais fais gaffe petite bridawan (ou bride padawan si tu préfères) car le danger te guette. La limite est fine entre rester dans sa palette couleur et avoir l’obsession de la BONNE couleur. Si tes couleurs sont le framboise-écrasée-mais-pas-trop-mûre et le vert ni pomme / ni sapin / ni anis… beh ta vie va être dure durant les préparatifs. Clairement. Et les vendeurs des magasins de déco vont te haïr.

4/ Au bien-fondé du Dresscode tu réfléchiras

Bon, là je ne vais pas t’en faire des caisses. OK tu es shootée à la blogosphère mariage et aux comédies romantiques américaines mais…. Crois-tu vraiment qu’il soit judicieux d’assortir tes invités à tes nappes et à ton faire-part ? Le seul conseil que j’aurais à te donner c’est d’en discuter avec tes témoins et ton entourage pour sonder leur enthousiasme à ce sujet. Et si tes couleurs dominantes c’est le violet électrique et le jaune citron… Bah apprends à gérer la dception.

Et vous, les couleurs de votre mariage, vous les avez choisi comment ?

Et Prendre le Temps de Digérer

Non malgré le titre on ne va pas échanger autour de mon transit intestinal. Quoiqu’il y aurait bien des choses à en dire (et oui, les fibres sont mes amis pour la vie).

Je n’ai pas écrit cette semaine. J’ai pourtant trois articles déjà rédigés, bien au chaud dans mon petit cahier bleu. Mais ce sont des articles légers, dedans il y a de l’humour (en tout cas moi je me fais marrer… mais j’admets être bon public), de la dérision et du second degré… Et cette semaine je ne suis ni légère (ça, ma balance me le dit tous les jours) ni rigolote.

Cette semaine j’accuse le coup. J’ai ouvert mon dossier d’abandon qui s’est avéré être bien rempli finalement. J’ai trouvé une partie de ma mère : son prénom, son âge. J’ai appris que j’ai des frères et sœurs (de très nombreux frères et sœurs…) J’ai appris le prénom que j’avais reçu à la naissance (par contre je ne sais pas si c’est elle qui me l’avait donné).

J’ai clôturé 32 ans  de doutes et de spéculations. L’histoire qui se profile dans le dossier n’est pas bien belle, on est loin du conte de fée de la princesse élevée loin du royaume de ses parents.

Alors je digère, je fais le tri, j’essaie de gérer mes émotions. Je pensais avoir le sentiment de me trouver mais finalement…. Et beh non. Je suis toujours la même, je n’ai pas eu de révélations sur mon moi profond.

Je suis la même boule d’insécurité et de sensibilité.

Je ne comprends pas encore ce que cette démarche m’a apporté. Peut-être un certain soulagement…. Un soulagement à double vitesse alors parce que je ne le ressens pas encore.

Je vais finir de digérer tranquillement. Et la semaine prochaine je vais recommencer à écrire des articles légers. Parce que c’est ce que j’aime faire.

……. Par contre dans ce dossier j’ai appris une nouvelle difficile : 1m50 pour 80kg, ma mère biologique m’a visiblement légué le syndrome du gros cul…. Au moins j’ai compris pourquoi je suis au régime depuis 10 ans. D’ailleurs c’est marrant mais j’avais un article déjà prêt sur le sujet. Les coïncidences hein…

Née sous X : ouvrir la Boite de Pandore

Demain je vais ouvrir mon Dossier. Il mérite cette majuscule : c’est MON dossier, le dossier de ma vie. 32 ans qu’il m’attend, si le papier pouvait parler je pense qu’il serait content de me voir arriver.

Je suis née sous X et dans ce dossier il y a… Et beh je ne sais pas. C’est ça toute la difficulté de la chose. Prendre la décision de se préparer à tout, ne pas savoir sur quoi on va tomber.

Je n’ose pas espérer quelque chose mais je me dis quand même qu’un dossier vide ce serait décevant. Décevant et curieusement rassurant. Au moins il ne changerait rien à ma vie.

Parce qu’ouvrir le dossier c’est prendre le risque de t’y trouver toi. Ton nom, une lettre… Toi qui, il y a bientôt 32 ans, a décidé d’abandonner ton bébé. Je ne suis pas sûre de t’espérer, faut dire que je ne sais pas bien où je pourrais te ranger dans ma vie. Et puis 32 ans de temps perdu je ne sais pas comment ça peut se rattraper.

Tu es ma grande absente, je me suis construite autour du vide de toi. Si je trouve est-ce que je me trouve aussi ? Ou est-ce que je me perds ?

Je crois que je panique un peu ce soir. Je panique tranquillement, ça ne se voit pas vraiment. C’est une anxiété au fond, l’impression que quoiqu’il se passe, quoique je trouve dans ces pages, rien ne sera jamais pareil.

S’il n’y a rien je devrais l’accepter. Ce ne sera pas comme de ne pas savoir parce que je n’ai pas osé ouvrir le Dossier. Ce sera juste qu’il n’y a rien. Un rien définitif. 

Et s’il y a… Je ne l’envisage même pas. Je ne veux pas idéaliser, me dire que je vais trouver les réponses qu’il me manque. Il y a tellement de chances que non.

Alors demain après-midi je vais respirer un grand coup et ouvrir le Dossier. Ma boîte de Pandore. 

L’Assommoir de ZOLA : un roman magnifique

Attention l’heure est grave et solennelle, aujourd’hui je vous parle littérature. Non j’déconne hein, vous pouvez vous détendre parce que déjà qu’on va parler d’un ouvrage classique on va éviter de se faire un revival des cours de français au collège.

club lecture dounia joyC’est donc ma première participation au Dounia-Joy’s book club, faut dire que dans la liste, un thème m’a particulièrement inspirée :

1 – « Un avis sur un livre classique »

  • Qui concerne les auteurs du XVIIème siècle, et leurs œuvres, qui reprenaient les codes esthétiques de l’Antiquité.

  •  Qui fait autorité, qui est considéré comme un modèle.

  •  Auteur ou œuvre qui fait autorité, dont la valeur est unanimement reconnue.

2 –  « Un avis sur le dernier livre que vous avez lu ».

Avec un ouvrage classique qui fait autorité, j’ai pas eu à chercher loin de quel bouquin j’allais vous causer car c’est l’occasion de vous présenter mon roman préféré (de tous les temps) : L’Assomoir d’Émile ZOLA.

On va commencer par un petit point sur l’auteur :

L’ami Émile (ouais j’ai une citation de Germinal tatouée sur la cuisse, autant vous dire que tous les deux on est intimes) c’est un écrivain du XIX siècle. Un mec engagé (on se souvient de « J’accuse », lettre ouverte à propos de l’affaire Dreyfus pour laquelle il est passé en justice. Pour plus de détails, Wikipédia est votre ami), critique littéraire et dont les romans sortaient dans les journaux sous forme de feuilletons. Zola c’est l’ancêtre de la série TV et ça, quand même la classe. Sa saga des Rougon-Macquart qui suit une famille sur 5 générations est un best-seller absolu qui dépeint la société sous le second empire. D’ailleurs, L’Assomoir est tiré de cette saga.

Alors de quoiqu’il parle le livre ?

Gervaise Macquart a quitté Plassans et la Provence, avec son amant Auguste Lantier et ses deux bâtards, Claude et Etienne, pour tenter sa chance à Paris. Mais Lantier abandonne la jeune femme pour une autre. Gervaise se retrouvant seule se rapproche de son voisin Coupeau, un ouvrier zingueur, avec qui elle se marie. Travailleurs, ils gagnent bien leur vie et vivent rue Neuve-de-la-Goutte-d’Or, tout près de chez Goujet, un jeune forgeron qui vit avec sa mère. Bientôt naît une petite fille, Nana. Mais Cou- peau, jusqu’alors bon mari et bon père, tombe d’un toit et voilà qu’il se fait rattraper par la paresse suite à son immobilisation.

Gervaise, qui a dépensé toutes ses économies pour éviter l’hôpital à son mari, désespère de jamais ouvrir la boutique de blanchisseuse à laquelle elle rêvait. Le forgeron Goujet, secrètement amoureux d’elle, lui prête l’argent nécessaire. Attiré par sa bonne fortune, Lantier, son premier amour réapparaît. Coupeau, aveugle ou complaisant, installe Lantier dans la blanchisserie et Gervaise, écœurée par l’ivrognerie de son mari, redevient la maîtresse du chapelier. De plus en plus gourmande et paresseuse, ruinée par ses deux hommes oisifs qui lui mangent sa boutique, elle sombre à son tour dans la boisson tandis que Nana devient fille de joie.

Mon avis à moi :

L’Assommoir c’est un bouquin qui me prends aux tripes. Et pourtant je le connais par cœur, j’ai dû le lire 15 fois. Il y a une force phénoménale dans les descriptions de Zola, qui te font vivre l’époque : les cris des enfants du quartier de la Goutte d’Or, la puanteur des rues populaires, la texture des linges que Gervaise manipule dans sa boutique. C’est un roman qui parle aux 5 sens, du cinéma sur papier.

Et puis, j’aime la violence de cet univers, la violence de la vie envers ces personnalités toujours sur le fil avec la misère noire à portée de main. Il y a une prise de conscience de l’époque dans laquelle nous avons la chance de vivre, un espèce de dégoût fasciné pour cette France populaire et misérable.

Alors c’est sûr que niveau intrigue vous pouvez vous asseoir sur les mystères policiers et les rebondissements haletants. L’action vient de l’intérieur, des tourments des personnages. Personnages qui, soit dit-en passant, sont d’une richesse magnifique : il n’y a ni bons ni méchants, juste des caractères bouleversants d’humanité.

En fait c’est CA que j’aime dans L’Assommoir : tout est juste. Il n’y a ni voyeurisme, ni compassion, ni dramaturgie. C’est un roman poignant de sincérité.

Manger healthy… C’est pas Marrant, non ?

Déjà je dois dire que je méfie toujours un peu des modes anglicisées. Non parce que pour moi, ça cache souvent un truc, tu sens qu’il y a une entourloupette (d’ailleurs ce mot là il est bien français et il a mis 15 ans dans les dents à mon article. J’aurais mis « there’s something fishy », de suite j’aurais eu l’air plus hype).

Bref, le healthy ces derniers temps c’est la tendance. Ça t’évoque des images de jeune blonde subtilement bronzée à la dentition bien blanche et l’œil rieur sur fond de prairie verdoyante (petite note marketing : la blonde en question est recyclable pour de la pub dentifrice et déodorant. Pratique)

Ça donne envie, la gonzesse tu veux être elle, tu sens dans le dedans de toi que le healthy ça va être ton nouveau lifestyle. Tu dors healthy (coucou les huiles essentielles et l’oreiller garni de de billes de cèdre), tu bouges healthy (coucou le yoga dans les parcs communaux entre les cacas des toutous) et surtout… tu MANGES healthy.

Et là ça se corse.

Parce que manger healthy en français dans le texte ça peut se traduire par « manger sain ». Ouais là ça envoie carrément moins du bois en terme de séduction. En plus, niveau logistique va forcément falloir revoir sa copie.

Déjà, adieu la nourriture industrielle. Perso, je ne suis pas une grande consommatrice de bouffe indus : si tu viens chez moi (allez c’est parti, je lance des invits sur l’Internet mondial) et que tu manges de la ratatouille elle ne sortira pas d’une boite, ça c’est sûr. Mais il y a quand même des exceptions : le Nutella, les Granolas, les yaourts…

Faut être honnête si la cuisine c’est ta passion, tu peux tout faire toi-même. Perso je ne suis pas Top Chef (en plus après il faut se taper la vaisselle). J’ai essayé le Nutella maison au thermomix et franchement c’est très très très bon. Par contre il faut faire 18 magasins différents pour trouver tous les ingrédients. Et ça ne se conserve qu’une semaine au frigo donc soit tu boulottes tout vite fait (mais les kilos healthy ça existe aussi), soit tu en jettes la moitié…

Tu peux aussi acheter des équivalents en magasin bio. Bon faut être prêt à payer 72 € le paquet de gâteaux au chocolat. Moi j’aime bien pouvoir payer le loyer en plus de manger, question de choix hein.

Et puis la healthy food, j’ai l’impression que c’est un truc qui ne régale que les yeux. Parce que sur Pinterest ça t’envoies grave du rêve . Mais si regarde la jolie image juste là.

beignets à l'avocat, healthy food

C’est beau, c’est appétissant, t’as qu’une envie c’est de tester. Mais quand tu réfléchis 2 min : tu as VRAIMENT envie de manger de l’avocat FRIT ?? Autant l’image est jolie, autant mettre le truc en pratique ça ne me rassure pas plus que ça .

Des fois j’ai l’impression que les healthy mangeurs ils sont atrophiés de la papille gustative. Ils sont tellement contents de bouffer sain que ça remplace le goût. C’est comme les yaourts au lait de soja ou à la brebis : qui arrive OBJECTIVEMENT à préférer ça aux yaourts « normaux » ? Dénoncez-vous et dites-moi votre secret parce que j’ai jamais réussi à finir un pot. Je veux pas dire, manger bon pour le corps c’est bien mais quand c’est bon dans la bouche, j’aime bien aussi hein.

Par contre quand tu décides de manger healthy ça booste pas mal l’imagination : réussir à faire un gâteau SANS beurre, SANS gluten et SANS sucre c’est quand même un sacré défi. Et si en plus tu arrives à le rendre mangeable, tu as le droit de te sentir comme une star hollywoodienne le soir des oscars (catégorie celle qui repart avec la statuette hein, pas celle qui reste assise à applaudir la gagnante avec un sourire crispé) (D’ailleurs c’est drôle comme les acteurs sont meilleurs à l’écran que pour masquer leur déception un soir de tapis rouge).

Manger healthy donc, vous l’aurez compris, c’est un concept qui me laisse assez dubitative. Mais comme le fond du problème est intéressant (qui n’a pas envie de faire du bien à son corps ?), je vais essayer de m’y mettre à mon tout petit niveau : plus de pâtisseries maison, plus de céréales complètes…. Sur ce je vous laisse, je vais essayer de comprendre à quoi servent les graines de chia… D’ailleurs quelqu’un sait comment on prononce ça ?

Tiramisu Nutella/ Speculoos (au thermomix)

A tous ceux qui pensent que cuisiner au Thermomix n’est pas de la « vraie » cuisine sachez que vous ne serez pas mes copains.

Pour moi la vraie cuisine c’est quand on la fait à partir de produits frais. Ça ne veux pas forcément dire qu’on est obligé de s’enquiquiner 4h durant à touiller une sauce au-dessus de sa casserole. Si vous souhaitez retourner à l’âge de pierre, passez devant je vous regarde. Mais sachez que moi et mon Thermomix on va cordialement se foutre de vous quand vous allez essayer de monter une chantilly sans batteur.

Bref, revenons au sujet. Ce weekend mon Fiancé Grognon et son meilleur ami (accessoirement notre Voisin de palier) avaient envie de sucré. Et moi je n’avais pas du tout envie de faire un gâteau (faut dire aussi que je n’avais plus de levure, ça n’aide pas). Du coup j’ai pensé mascarpone (vu que ça j’en avais), j’ai pensé crème, j’ai pensé biscuits… et j’ai fait des Tiramisu Nutella Speculoos.

Bien sûr cette recette est faisable sans Thermomix mais je ne l’ai jamais essayé autrement donc je vous laisserai tester hein.

verrines tiramisu nutella speculoos

 Ingrédients (pour 10 pots comme sur les photos… ouais ça ne vous donne pas le nombre de personnes. Je serais tentée de dire, ça dépend si vous avez beaucoup faim)

  • 150 gr de Nutella
  • 65 gr de crème épaisse
  • 70 gr de sucre
  • 20 speculoos
  • 3 oeufs
  • 250 gr de mascarpone
  • 1 sachet de sucre vanillé

Poudre de biscuits
– Mixer les spéculoos 10 secondes, vitesse 4.
– Réserver

Crème au Mascarpone
– Mettre le fouet.
– Séparer les blancs des jaunes et monter les blancs en neige 4 minutes, vitesse 3.5 (en augmentant la vitesse progressivement la première minute)
– Réserver les blancs
– Toujours avec le fouet, mettre dans le bol les jaunes d’œufs + sucre + sucre vanillé puis 5 minutes, vitesse 4
– Enlever le fouet
– Mélanger 2 minutes, vitesse 3 en ajoutant le mascarpone sur les couteaux en marche
– Ajouter ce mélange aux blancs en neige et mélanger en essayant de ne pas trop les casser.

Crème au Nutella
– Mettre le Nutella et la crème fraîche dans le bol, 5 minutes, 50°, vitesse 1
– A la sonnerie, mixer 15 secondes, vitesse 4

Laisser le tout refroidir avant de monter les verrines : biscuits / Nutella / crème au mascarpone.

Mettre au frigo au moins 3h.

tiramisu nutella thermomix

Une Envie d’Ailleurs

Des fois j’en ai marre d’Ici. Pas d’un Ici en particulier, Ici peut aussi être Là-Bas pour peu qu’on y soit trop resté.

Ici pour certains c’est chez soi et pour d’autres juste un poids.

Donc moi, en ce moment, j’ai envie d’Ailleurs. A noter que je ne suis pas regardante : ailleurs n’est pas forcément loin, on n’y parle pas forcément une autre langue.

Ailleurs c’est juste pas Là. Ailleurs je le veux bien tout près tant que je me sens dépaysée.

Ailleurs c’est un endroit où tu ne connais pas encore tous les raccourcis, où tu n’as pas de bar favori.

Ailleurs c’est de la découverte, une prise de risque. C’est un exercice pour garder l’esprit en alerte et apprécier les petites choses que l’habitude confisque.

Il y a ceux qui font collection de nouveaux horizons, à croire que tout lâcher ne leur fait pas peur… On les appelle les globe-trotteurs.

Et puis il y a les gens lambdas, les vous et les moi. Accrochés à leur leur toit, à leur quartier et leur emploi.

Alors comment concilier tout ça ? Entre ceux qui ont leur maison sur le dos et ceux qui l’ont dans la peau, comment gérer l’envie de changer quand on a la trouille de bouger ?

Moi tout ce que j’aime me retiens sur place, c’est peut-être pour ça que je rêve devant mon atlas.

Peut-être qu’avoir envie d’Ailleurs, c’est juste histoire de se tester. Que se demander si on pourrait tout plaquer , c’est savoir si on est sûr de vouloir rester.

Alors mon Ailleurs, je le cherche à l’Intérieur et croyez-moi, des fois ça fait quand même un peu peur.